[de bas en haut 😊]
Quand l'amour cesse de grandir, il commence à périr. Alors, regardons-nous pour faire grandir l'amour. En regardant la souffrance de notre bien-aimé, nous voyons la souffrance de tous les êtres, notre compassion se développe. Elle devient aussi puissante que la foudre. Notre bonté aimante est aussi fraîche qu'une pluie qui imprègne le cœur de tous les êtres. Un nuage peut avoir l'air très doux, mais il est capable de produire les éclairs et la foudre.
L'amour véritable n'est jamais faiblesse. La grande compassion est le grand courage. La grande bonté aimante est aussi le grand courage.
- Thich Nhat Hanh dans le livre "Et maintenant, je vois" - Photo de Caroline Audebert
https://plumvillage.org/.../contemplation-de-la-non.../ Ce corps n’est pas moi. Je ne suis pas limité par ce corps. Je suis la vie sans limites. Je ne suis jamais né et jamais ne mourrai. Regarde le vaste océan et le ciel immense là-haut Etincelant de milliers d’étoiles. Tout n’est que la manifestation de mon esprit. Depuis toujours, je suis libre. Naissance et mort ne sont que jeu de cache-cache, Portes d’entrée et de sortie. Prends ma main et rions tous les deux. Ceci n’est qu’un au revoir. Nous nous reverrons encore. Nous ne cessons de nous rencontrer Aujourd’hui et demain A notre source et à chaque instant Sur des milliers de chemins de la vie. - Thich Nhat Hanh
Chers ami.e.s dans la pratique, Si vous le souhaitez vous pouvez nous rejoindre pour suivre cette première journée de cérémonie en direct du Village des Pruniers en ce jour du 22 Janvier à 9h30.
Quelle que soit la tâche que vous effectuez, faites-la lentement, avec l'attention qu'elle mérite. Ne la bâclez pas pour en finir. Soyez relaxé en toute chose et portez-y toute votre attention.
- Thich Nhat Hanh
Quand nous admirons un coucher de soleil, nous pensons que le soleil est au-dessus de l’horizon mais un savant nous dirait que le soleil s’est, en fait, couché il y a déjà huit minutes. C'est le temps que cela nous prend pour le voir. Nous réalisons alors que le soleil que nous avons vu est le soleil du passé et non celui du présent et que notre perception était fausse. C’est pourquoi, si nous nous accrochons à notre savoir préliminaire, nous perdons l’occasion de progresser dans la voie de la compréhension. - Thich Nhat Hanh
Le Bouddha considérait ses enseignements comme un radeau qui nous aide à traverser la rivière et non comme une vérité absolue qu'on vénérerait et à laquelle on s'accrocherait. Ceci pour éviter que le fanatisme et le dogmatisme ne prennent racine, la rigidité idéologique étant la cause de tant de conflits et de tant de violence dans le monde. De nombreux textes bouddhistes, y compris le Kalama Sutra, Arittha (Discours sur la meilleure façon d'attraper un serpent) et le Vajracchedika Sutra,( Le Diamant qui tranche à travers l'illusion) ont abordé cet important sujet. Pour le Bouddhisme, le savoir peut être un obstacle à la compréhension, et les opinions, une barrière à la vision profonde des choses. S'accrocher à ses opinions peut nous faire perdre l’occasion d’accéder à une compréhension plus profonde de la réalité. Le Bouddhisme nous encourage vivement à dépasser nos propres connaissances pour avancer sur le Chemin de l'Éveil. - Thich Nhat Hanh
Le Bouddhisme met l’accent sur l’expérience directe de la réalité et non sur la philosophie spéculative. C'est la pratique directe et non la recherche intellectuelle qui mène à la compréhension. Notre propre vie est l’instrument par lequel nous faisons l’expérience directe de la vérité.
- Thich Nhat Hanh
Les idées sur la compréhension et la compassion ne sont pas la compréhension, ni la compassion. La compréhension et la compassion doivent être présentes dans notre vie de tous les jours. Nous devons pouvoir les voir et les toucher. La présence véritable de compréhension et de compassion peut alléger la souffrance et faire naître la joie.
“Réaliser” ne signifie toutefois pas seulement agir.
C'est tout d'abord se transformer. Cette transformation crée une harmonie entre nous et la nature, entre notre propre joie et la joie des autres. Elle s'accomplit dès que nous touchons à la compréhension et à la compassion et par là-même, notre vie s'en trouve naturellement protégée et embellie. Si nous voulons partager joie et bonheur avec autrui, il doit y avoir joie et bonheur en nous. Sans un esprit calme et paisible, nos actions ne peuvent qu’ajouter aux problèmes et à la destruction du monde.
- Thich Nhat Hanh
Être en contact avec la réalité du monde signifie être en contact avec tout ce qui nous entoure, y compris le règne animal, végétal et minéral.
Pour être vraiment en contact, nous devons sortir de notre coquille et regarder clairement et profondément les merveilles de la vie, -les flocons de neige, le clair de lune, les belles fleurs, mais également la souffrance- la faim, la maladie, la torture et l’oppression. Débordants de compréhension et de compassion, nous pouvons alors apprécier la vie tout en agissant avec la ferme résolution d’alléger la souffrance autour de nous.
Trop de personnes font une distinction entre le monde intérieur de notre esprit et le monde extérieur, mais ces deux mondes ne sont pas séparés. Ils appartiennent à la même réalité. Les notions "intérieur-extérieur" sont utiles dans la vie courante, mais elles peuvent devenir un obstacle nous empêchant de voir la réalité ultime. - Thich Nhat Hanh
Nous avons besoin d’autres choses que de nouvelles technologies pour protéger la planète. Nous avons besoin d’une vraie communauté et d’une vraie coopération. Nous devons rétablir une véritable communication – une vraie communion – avec nous-mêmes, avec la Terre et les uns avec les autres. Ce n’est que lorsque nous pourrons toucher le véritable amour de la Terre que nous aurons l’immense énergie dont nous avons besoin pour apporter les changements radicaux nécessaires pour sauver notre civilisation. - Thich Nhat Hanh
Quel est le rôle du maître dans la pratique spirituelle ?
Un ami peut être un maître, un autre pratiquant peut être un maître, et vous pouvez être vous-même un maître. Un maître, c’est toute personne qui vous aide à pratiquer et à trouver plus de liberté, même par rapport à votre maître. Vous devez être intelligent et ne pas être dépendant de votre maître. Si vous le suivez avec une foi aveugle, ce n’est pas bon.
Il n’y a pas de maître parfait. Vous pouvez apprendre de bonnes choses de lui ou d’elle, et vous pouvez aussi aider votre maître à être meilleur. Très bientôt, il y aura un maître en vous, et vous pourrez le suivre. Un bon maître est donc quelqu’un qui vous aide à ne pas dépendre de lui toute votre vie. C’est pourquoi le Bouddha a dit avant de mourir : “Retournez à vous-même. Réfugiez-vous dans l’île qui est en vous”. Vous n’êtes pas perdu lorsque votre maître n’est plus sous forme humaine, car votre maître est toujours vivant en vous et dans ses disciples.
Lorsque je pratique la calligraphie, j’invite parfois mon défunt maître à se joindre à moi, de sorte qu’en tant que maître et disciple, nous écrivions ensemble. Inspirez, la moitié du cercle. Expiration, l’autre moitié. Quand je souris, mon maître sourit. J’invite tous les maîtres du passé à faire un cercle avec moi, et je sais que ma main n’est pas ma main. Ma main est aussi la main de mon père et de ma mère. Parfois, j’invite tous mes amis à le faire avec moi, parce qu’ils sont aussi moi. - Thich Nhat Hanh
Après le calme, la troisième fonction de shamatha est le repos. Imaginons qu’une personne lance un caillou dans la rivière. Le caillou se laisse couler lentement et atteint le lit de la rivière sans effort. Une fois qu’il a atteint le fond, le caillou ne bouge plus et laisse couler l’eau. Quand nous pratiquons la méditation assise, nous devons reposer comme ce caillou. Nous pouvons nous laisser couler naturellement dans la position assise – à demeurer sans effort. Nous devons apprendre l’art de nous reposer, de laisser notre corps et notre esprit se reposer. Si nous avons des blessures dans notre corps ou dans notre esprit, nous devons nous reposer de façon à ce qu’elles puissent guérir d’elles-mêmes.
Le calme nous aide à nous reposer, le repos étant une condition indispensable à la guérison. Quand des animaux de la forêt sont blessés, ils cherchent un endroit pour s’allonger sans rien faire d’autre que se reposer pendant plusieurs jours. Ils ne pensent pas à manger ni à quoi que ce soit d’autre. Ils se reposent tout simplement, et c’est ainsi qu’ils guérissent. Mais lorsque nous autres humains tombons malades, nous angoissons ! Nous recherchons des médecins et des remèdes, sans nous arrêter pour autant. Même quand nous passons des vacances à la mer ou à la montagne, nous ne savons pas nous arrêter et nous rentrons encore plus fatigués qu’avant. Nous devons apprendre l’art de nous reposer. La position allongée n’est pas la seule position pour se reposer. On peut très bien se reposer en pratiquant la méditation assise ou la marche méditative. La méditation ne doit pas être laborieuse. Laissez simplement votre corps et votre esprit se reposer comme un animal dans la forêt. Ne luttez pas. Il n’y a rien à atteindre. J’écris un livre, mais je ne lutte pas. Je me repose aussi. Je vous en prie, lisez d’une manière joyeuse et reposée.
Le Bouddha a dit : « Mon Dharma est la pratique de la non-pratique. » Pratiquez de telle sorte que cela ne vous fatigue pas, et donnez à votre corps, à vos émotions et à votre conscience la possibilité de se reposer. Notre corps et notre esprit ont une capacité d’auto-guérison si on les laisse se reposer.
L’arrêt, le calme et le repos sont les conditions nécessaires pour que la guérison puisse avoir lieu. Si l’on ne s’arrête pas, la destruction en cours ne fera que continuer. Le monde a besoin de guérison. Les individus, les communautés et les nations ont besoin de guérison.
- Thich Nhat Hanh
La deuxième fonction de shamatha est de calmer. Quand on est sous l’emprise d’une émotion forte, on a beau savoir qu’il peut être dangereux d’agir, on n’a pas la force ou la clarté de s’abstenir. Nous devons apprendre l’art de la respiration consciente, l’art de cesser nos activités et de calmer nos émotions. Nous devons apprendre à devenir solides et stables comme un chêne, pour ne pas être emportés d’ici de là par la tempête. Le Bouddha nous a enseigné de multiples techniques pour nous aider à calmer notre corps et notre esprit et les regarder profondément.
Ces techniques peuvent être résumées en cinq étapes :
- Reconnaître. Si l’on est en colère, on dit : « Je sais que la colère est en moi ».
- Accepter. Si l’on est en colère, on ne le nie pas. On accepte ce qui est présent.
- Embrasser. On prend sa colère dans ses bras comme une mère prendrait son bébé en pleurs dans ses bras. Notre pleine conscience embrasse notre émotion et cela suffit déjà à calmer notre colère et à nous calmer.
- Regarder profondément. Une fois notre calme retrouvé, nous pouvons regarder profondément ce qui a fait naître cette colère, ce qui a causé la gêne de notre bébé.
- Pratiquer la vision profonde. Le fruit du regard profond est la compréhension des nombreuses causes et conditions, principales et secondaires, qui ont fait naître notre colère, qui ont fait pleurer notre bébé. Notre bébé a peut-être faim, à moins que sa couche ne soit trop serrée. Notre colère a été déclenchée par les paroles blessantes qu’un ami vient de nous dire, et soudain on se rappelle qu’il ne va pas très bien aujourd’hui parce que son père est sur le point de mourir. Nous continuons de pratiquer le regard profond jusqu’à commencer à comprendre ce qui a pu causer notre souffrance. Avec la vision profonde, nous savons ce qu’il faut faire et ne pas faire pour changer la situation.
- Thich Nhat Hanh
Nos énergies d’habitude sont souvent plus fortes que notre volonté. On dit et fait alors des choses qu’on ne voudrait pas faire, pour le regretter par la suite. On cause de la souffrance, à soi-même et aux autres, et beaucoup de dégâts. Ce n’est peut-être pas notre intention, mais on ne peut pas s’en empêcher. Pourquoi ? Parce que nos énergies d’habitude (vashana) nous poussent à le faire. Nous avons besoin de l’énergie de la pleine conscience pour reconnaître et apporter notre présence à notre énergie d’habitude afin de stopper la destruction en cours.
Avec la pleine conscience, nous avons la capacité de reconnaître l’énergie d’habitude chaque fois qu’elle se manifeste. « Bonjour, mon énergie d’habitude, je sais que tu es là ! »
Simplement en lui souriant, elle perdra déjà beaucoup de sa force. La pleine conscience est l’énergie qui nous permet de reconnaître notre énergie d’habitude et de l’empêcher de nous dominer. L’oubli est l’opposé. Nous buvons une tasse de thé, mais nous ne savons pas que nous buvons une tasse de thé. Nous sommes avec la personne que nous aimons, mais nous ne savons pas qu’elle est là. Nous marchons, sans vraiment marcher. Nous sommes ailleurs, en train de penser au passé ou au futur. Le cheval de notre énergie d’habitude nous emporte au loin, et nous sommes son captif. Nous avons besoin d’arrêter notre cheval et de reconquérir notre liberté. Nous avons besoin d’éclairer de la lumière de la pleine conscience chaque chose que nous faisons, afin que l’obscurité de l’oubli puisse disparaître. La première fonction de la méditation – shamatha – est de s’arrêter.
- Thich Nhat Hanh
La méditation bouddhiste comporte deux aspects – shamatha et vipashyana. Nous avons tendance à souligner l’importance de vipashyana – le « regard profond » qui nous apporte la vision profonde et nous libère de la souffrance et des afflictions. Mais la pratique de shamatha (« l’arrêt ») est fondamentale. Si l’on ne s’arrête pas, la vision profonde ne sera pas possible.
Nous devons apprendre l’art de nous arrêter – arrêter nos pensées, nos énergies d’habitude, notre oubli et les émotions fortes qui nous gouvernent. Lorsqu’une émotion s’empare de nous, tel l’orage, nous ne sommes pas en paix. Nous allumons la télévision pour l’éteindre aussitôt après. Nous prenons un livre pour le reposer immédiatement. Comment peut-on mettre fin à cet état d’agitation ? Comment peut-on mettre fin à notre peur, notre désespoir, notre colère et notre avidité ? C’est possible en pratiquant la respiration consciente, la marche consciente, le sourire conscient et le regard profond qui permet la compréhension. Lorsqu’on est en pleine conscience, touchant profondément le moment présent, les fruits sont toujours la compréhension, l’acceptation, l’amour et le désir d’apaiser la souffrance et d’apporter de la joie.
-Thich Nhat Hanh
La multiple Sangha du Village des Pruniers vous souhaite paix et joie dans vos cœurs ainsi qu'une bonne santé pour cette année 2022.
Pour l'occasion, nous souhaitons vous offrir, ci-dessous, un poème de notre maître Thich Nhat Hanh : "Notre véritable héritage", extrait du recueil "une flèche, deux illusions".
Notre Véritable Héritage
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Poème de Thich Nhat Hanh
Le cosmos est plein de précieux trésors
je veux t'en offrir une poignée ce matin.
Chaque moment que tu vis est un joyau
qui resplendit et contient la Terre et le ciel,
l'eau et les nuages.
Tu n'as qu'à respirer doucement
pour que les miracles apparaissent.
Alors, tu entends l'oiseau chanter,
les pins murmurer.
Et soudain, tu vois la fleur s'épanouir,
les nuages blancs dans le ciel bleu,
le sourire et le regard merveilleux de ton aimé·e.
Toi, la personne la plus riche sur Terre,
tu erres depuis si longtemps,
ne sois plus cet enfant pauvre,
reviens et reçois ton héritage.
Savourons notre bonheur et offrons-le à chacun.
Chérissons ce moment présent.
Laissons partir le fleuve de nos détresses
et choyons la vie présente au creux de nos mains.
"Savourons notre bonheur et offrons-le à chacun.
Chérissons ce moment présent. "